Au Tessin, un procès dévoile les coulisses financières de la scientologie
18 septembre 2024
Un polar financier aux allures de thriller religieux se déroule à Lugano, impliquant le directeur d'une société tessinoise de négoce d'acier, une milliardaire basée en Floride, et l'Église de scientologie. Au cœur de ce dossier complexe se trouve Ivan Gaspari, un trader italien arrêté en juin 2023, dont le procès s'ouvrira le 14 octobre. La procureure Veronica Lipari l'accuse de gestion déloyale, d'escroquerie, de faux dans les titres et de blanchiment. L'affaire expose les activités financières troubles de la scientologie, mouvement religieux autoproclamé, aussi riche que controversé, dont l'influence s'étend jusqu'aux rives du Ceresio.
Le volet pénal de l’affaire Montezemolo se joue en Suisse
8 mai 2024
Depuis plus d'un an, un acte d'accusation contre un financier italien est en suspens devant le Tribunal pénal du Canton du Tessin. L’homme est accusé de "gestion déloyale aggravée" par le procureur Daniele Galliano dans le cadre de ses relations avec plusieurs clients italiens, dont la famille de l'homme d'affaires Luca Cordero di Montezemolo. Dans l'attente du procès, les investigations se poursuivent sur les complices présumés du financier et de sa banque.
Pour la justice italienne, Cramer & Cie était un "conteneur d'argent sale"
11 octobre 2023
Les 23,6 millions de francs de Cramer & Cie SA bloqués en Suisse sur ordre du parquet de Milan le resteront. C'est ce qu'a décidé la Cour de cassation italienne. L'établissement est accusé d'avoir aidé ses clients à contourner l'échange automatique d'informations de 2010 à 2018. La banque se disait "gravement menacée" par cette saisie.
En fuite, l'ancien vice-premier ministre albanais se cache-t-il en Suisse?
13 septembre 2023
Fonds clandestins pour armer l'Ukraine: la Suisse enquête
7 juin 2023
Des dizaines de passeurs transportent de l'argent à travers l'Europe pour acheter clandestinement des armes en faveur de l'Ukraine. Le Ministère public de la Confédération (MPC) enquête - malgré lui - sur un de ces réseaux clandestins. Le Tribunal pénal fédéral (TPF) vient en effet de forcer le parquet fédéral à poursuivre une procédure contre un citoyen ukrainien récemment arrêté au Tessin avec 170 '000 euros destinés à l'achat d'armes.
Les secrets de la pire faillite aérienne de l'Italie se cachent en Suisse
17 mai 2023
Cramer & Cie se dit gravement menacée par une enquête italienne
16 novembre 2022
Le parquet de Milan réclame plus de 23 millions d'euros à l'établissement genevois, qu'il accuse d'avoir blanchi les fonds non déclarés de clients italiens via sa succursale aux Bahamas. La banque se dit gravement menacée par cette mesure, qui fera fondre son capital et imposera une annonce à la FINMA. Le Tribunal pénal fédéral (TPF) vient pourtant de valider la requête italienne. Résultat: plus d'un tiers des fonds propres de la banque sont désormais saisis par les autorités pénales.
Opération Fort Knox: les pistes suisses du trafic d'or n'ont jamais été explorées
14 septembre 2022
En 2017, le Suisse Petrit Kamata avait été condamné en Italie pour avoir dirigé une organisation de contrebandiers. Plus de quatre tonnes d'or avaient été écoulées illégalement au Tessin. Côté suisse, les enquêtes avaient été rapidement classées. Mais à la demande de l'Italie, les douanes suisses ont finalement confisqué un compte bancaire ainsi qu'un appartement en Engadine.
Une ex-star du basket porte plainte contre la banque EFG
7 septembre 2022
EFG International AG continue d'hériter des problèmes judiciaires de la défunte banque BSI qu'elle a absorbée en 2016 suite à sa dissolution exigée par les autorités. Une plainte déposée aux États-Unis par le basketteur d'origine croate Toni Kukoč accuse l'établissement bancaire luganais de complicité dans une fraude à 11 millions de dollars commise par son ancien conseiller financier.
L'Italie met la main sur les milliers d'actions de "Don Salvatore"
10 mars 2021
En 2012, le Parquet tessinois avait séquestré des titres d'UnipolSai, appelée anciennement Premafin. Cette société était détenue Salvatore Ligresti, un sulfureux homme d'affaires sicilien, condamné pour manipulation de marché en 2017. Quatre ans plus tard, la Suisse va remettre les actions à la justice italienne.
Un employé de la Raiffeisen voulait refaire sa vie au soleil: le casse tourne à l'aigre
26 mars 2020
Un employé de la banque Raiffeisen de Lugano avait profité de la trêve des confiseurs, en décembre 2018, pour siphonner 8,7 millions de dollars sur les comptes de ses clients avant de s'envoler vers le Panama. Mais le casse a tourné au fiasco. L'homme de 32 ans est rentré au pays quelques jours plus tard pour se rendre aux autorités. L'enquête du Ministère public du Tessin se poursuit.
Classée en Suisse, l'enquête sur les fonds volés à Vitaly Malkin continue en France
27 juin 2019
"C’est incroyable qu’une même procédure soit classée en Suisse, et pas en France!", s'exclamait le financier luxembourgeois Pierre Grotz dans nos colonnes en novembre 2017. Au contraire, il n'y a rien d'incroyable à cela: voilà ce qu'a estimé la justice française le 13 juin 2019 dans un arrêt portant sur l'affaire d'escroquerie dont avait été victime l’oligarque russe Vitaly Malkin. Au passage, les juges de la Cour de cassation taclent le Ministère public du Tessin pour son manque de précision dans ce dossier.
"Octobre rouge" échappe aux filets de Moscou
5 octobre 2017
Le 11 septembre 2017, le Tribunal pénal fédéral (TPF) a accepté un recours déposé par la société tessinoise Red October International SA. Celle-ci s'était opposée à l'envoi à la Russie de la documentation bancaire saisie par le Ministère public tessinois ainsi que d'un mémoire signé par son président, le magnat de l'acier russe Dmytri Gerasimenko.
La justice moscovite accuse l'homme de détournement de fonds dans le cadre d’un crédit de 65 millions de dollars octroyé par la banque VTB Bank pour relancer une aciérie de Volgograd. Selon le site russe RBS, l’usine fondée en 1987 a été acquise par Red October International SA, société de trading installée depuis juin 2012 dans un immeuble de Paradiso, près de Lugano. Red October International SA est contrôlée à 100% par une entité homonyme basée à Chypre.
La Russie à adressé une demande d'entraide à l'Office fédéral de la Justice, le 7 octobre 2016, dans le cadre de cette affaire.
L'exécution de la requête a d'abord été confiée au Ministère public tessinois qui, le 14 novembre 2016, a décidé d'entrer en matière et ordonné l'identification et le séquestre de toutes les relations bancaires concernant Red October International SA, ainsi que l'interrogatoire de Dmitry Gerasimenko et d'une autre personne.
L'homme d'affaires a été arrêté à Chypre sur demande des autorité russes quinze jours plus tard. Libéré sous caution, il rejette les accusations portées contre lui.
En décembre 2016, le Parquet tessinois a reçu un mémoire signé par Dmitry Gerasimenko. Le 23 mai 2017, le Tessin a ordonné la transmission à la Russie de la documentation bancaire ainsi que de ce document, que le magnat était d'accord de transmettre aux autorités russes.
La société présidée par Gerasimenko a finalement fait recours contre la décision du Ministère public via ses avocats, Claudio Luraschi et Stefano Fornara (de l'étude Respini, Jelmini, Beretta Piccoli & Fornara).
Selon eux, la demande d'assistance russe est "extrêmement confuse", voire "incompréhensible". Elle ne décrirait pas le lien entre la société suisse et les éventuels faits illicites de la procédure pénale russe.
Les avocats évoquent aussi la violation du principe de proportionnalité: sans relation établie avec les faits poursuivis en Russie, l'envoi de la documentation bancaire constituerait une fishing expedition.
Les juges ont accepté ces arguments, en soulignant le manque d'informations fournies par la Russie sur cette enquête. Ils relèvent par exemple que la société tessinoise a été crée en 2012, soit trois ans après que le détournement présumé ait eu lieu.
La documentation restera sous séquestre pendant 60 jours afin de permettre à la Russie d'envoyer des informations complémentaires.
Document lié à cet article:
Cour des plaintes - Entraide pénale: décision du 11 septembre 2017